Le 30 janvier, des carottes sont arrivées à Stepanakert. Une denrée devenue rare dans la plus grande ville du Karabakh, région peuplée d’Arméniens mais revendiquée par l’Azerbaïdjan et objet de deux guerres en trente ans. Depuis le 12 décembre, le Karabakh est coupé du monde, prisonnier d’un blocus qui ne dit pas son nom. L’unique route qui relie encore l’enclave montagneuse à l’Arménie, depuis les pertes territoriales de la guerre de 2020, est coupée par un groupe de militants azerbaïdjanais. Ils se présentent comme des «écologistes» inquiets de l’exploitation d’une mine d’or, mais l’ampleur du mouvement et l’arrivée de bus entiers de militants dans une région dont l’accès est soumis à un permis pointe plutôt vers une implication directe du gouvernement azerbaïdjanais.