Le 10 avril, nous commémorons l’anniversaire du massacre des civils de du village arménien de Maragha, en région de Martakert en République d’Artsakh, commis par les forces armées d’Azerbaïdjan. Le massacre de Maragha est un crime de guerre perpétré par la République d’Azerbaïdjan, motivé par la haine contre les Arméniens et visant l’extermination de la population arménienne.
Le 10 avril 1992, après plusieurs heures de bombardements, les unités armées azerbaïdjanaises ont envahi Maragha. Une partie importante de la population avait déjà été évacuée. Cependant, les personnes restées dans le village pour diverses raisons ont été torturées et assassinées sauvagement par les militaires azerbaïdjanais. Les forces d’autodéfense d’Artsakh ont réussi à libérer Maragha, mais deux semaines plus tard, les troupes azerbaïdjanaises ont de nouveau attaqué le village et perpétré de nouveaux crimes contre les civils revenus pour enterrer leurs proches.
Maragha est à ce jour occupé par les forces armées azerbaïdjanaises. Selon diverses sources, notamment les rapports des organisations de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch et Amnesty International, à la suite des crimes de guerre, plus de 50 civils, dont 30 femmes, ont été brutalement tués. 50 autres personnes dont 29 femmes et 9 enfants, ont été pris en otage et le sort de 19 civils est encore inconnu.
Comme en a témoigné l’ancienne vice-présidente de la Chambre des lords de Grande-Bretagne, la militante des droits de l’Homme la Baronne Caroline Cox, qui a visité le village avec des représentants de l’organisation Christian Solidarity Worldwide immédiatement après la tragédie, les corps des habitants assassinés de Maragha avaient été démembrés, mutilés et brûlés. Lady Cox a appelé Maragha une « Golgotha contemporaine mais bien plus effroyable» .
Le massacre des Arméniens de Maragha est devenu une autre manifestation de la politique systématique de nettoyage ethnique menée par les autorités azerbaïdjanaises contre le peuple arménien, d’abord à Sumgaït, à Bakou et dans d’autres villes d’Azerbaïdjan en 1988-1990, puis dans le Nord de l’Artsakh. Le fait que le commandant des forces armées azerbaïdjanaises Taghiyev Shahin Taliboglu, qui avait coordonné le massacre de Maragha, a reçu le titre de héros national de l’Azerbaïdjan prouve bien que la responsabilité de ce crime incombe entièrement aux autorités azerbaïdjanaises.
L’impunité des crimes commis par l’Azerbaïdjan contre les Arméniens et l’absence d’une condamnation politique et juridique explicite de la part de la communauté internationale a créé des conditions favorables pour enraciner une atmosphère de haine envers tous les Arméniens au niveau de l’État en Azerbaïdjan. 24 ans plus tard, en avril 2016, lors de l’agression déclenchée contre l’Artsakh, l’Azerbaïdjan a tenté d’utiliser les mêmes méthodes pour commettre de nouveaux actes de génocide en Artsakh qui ont été empêchés par l’action décisive de l’Armée de Défense de la République d’Artsakh.
Les massacres de civils à Maragha sont un crime contre l’humanité sans aucun délai de prescription, ils doivent être condamnés par la communauté internationale, et leurs organisateurs et exécuteurs traduits en justice.
Aujourd’hui, nous nous inclinons devant la mémoire des victimes du massacre de Maragha et assurons que les autorités de la République d’Artsakh prendront toutes les mesures pour garantir le droit inaliénable du peuple d’Artsakh de vivre librement et en toute sécurité dans sa patrie.