Le 28 mai 2023, en violation flagrante des normes et principes du droit international, des obligations prises par la déclaration trilatérale de novembre 2020, et ignorant la présence des forces russes de maintien de la paix, le président azerbaïdjanais a fait une série de déclarations belliqueuses et provocatrices contre la République d’Artsakh et ses institutions démocratiques, ainsi que sur la possibilité d’une reprise des hostilités par l’Azerbaïdjan contre l’Artsakh. Le fait que le président azerbaïdjanais ait une fois de plus recouru à des menaces ouvertes et à un chantage pur et simple ne laisse aucun doute que l’Azerbaïdjan refuse de résoudre le conflit du Karabagh par des négociations.
Le blocus prolongé, la création de conditions de vie insupportables, le déni du droit à la vie et à la sécurité, les violations systématiques et en masse d’autres droits et libertés fondamentaux, la répression et la persécution sont les outils que l’Azerbaïdjan entend continuer d’utiliser contre le peuple d’Artsakh.
Le blocus, qui dure maintenant depuis plus de cinq mois, les attaques armées en cours et les déclarations belliqueuses montrent que l’Azerbaïdjan non seulement ne veut pas renoncer à sa politique de menaces et de violence, mais la renforce de plus en plus dans le contexte de l’inaction de la communauté internationale, y compris les médiateurs internationaux impliqués dans le processus de règlement.
Les déclarations faites par les autorités azerbaïdjanaises sur leur prétendue volonté de garantir les droits et la sécurité des Arméniens d’Artsakh sont un faux récit et un écran de fumée derrière lequel se cache la véritable intention de Bakou de procéder à un nettoyage ethnique en Artsakh. En exigeant la reconnaissance de l’Artsakh comme partie de l’Azerbaïdjan, les autorités de ce pays tentent en fait d’obtenir une « licence » pour mener à bien leurs projets criminels en toute impunité.
Les acteurs internationaux impliqués doivent cesser de fermer les yeux sur les véritables motifs et objectifs de la politique de l’Azerbaïdjan en ce qui concerne l’Artsakh, dont les composantes diplomatiques et de politique étrangère s’inscrivent dans la continuité de la politique de chantage, de coercition et de menace de recours à la force en violation de la Charte des Nations Unies, les textes fondateurs de l’OSCE et du Conseil de l’Europe. Ignorer les véritables intentions et les violations des obligations internationales de l’Azerbaïdjan, ainsi que les tentatives des médiateurs internationaux de rechercher un caractère constructif dans le programme ouvertement génocidaire de l’Azerbaïdjan, sont de l’autotromperie et reviennent à approuver les actions criminelles de Bakou.
Nous considérons qu’il est absolument inacceptable que la communauté internationale, et en premier lieu la Fédération de Russie, dont les forces de maintien de la paix sont stationnées en Artsakh et sous les garanties de sécurité desquelles des dizaines de milliers de citoyens d’Artsakh sont rentrés chez eux après la guerre de 2020, laissent les menaces de l’Azerbaïdjan à reprendre les opérations militaires contre l’Artsakh sans une réponse appropriée et forte.
Nous partons du principe que les médiateurs internationaux, représentés par les pays coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE et l’Union européenne, doivent accorder plus d’attention à la rhétorique belliciste et aux actions illégales de l’Azerbaïdjan, et doivent passer des paroles aux actes pour empêcher la réalisation des projets criminels de l’Azerbaïdjan, démontrer ainsi dans la pratique leur attachement aux normes et principes fondamentaux du droit international, ainsi que garantir les droits de l’homme et la sécurité du peuple d’Artsakh et établir une paix juste, digne et durable dans la région.