Les autorités azerbaïdjanaises ont récemment eu de plus en plus recours à une interprétation arbitraire du paragraphe 6 de la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020 concernant le fonctionnement du corridor de Latchine. Pour faire avancer son programme politique, l’Azerbaïdjan tient en otage toute la population de l’Artsakh depuis plus de 40 jours, bloquant la seule route reliant l’Artsakh à l’Arménie et au monde extérieur, et créant ainsi une grave crise humanitaire.
Dans le même temps, l’Azerbaïdjan recourt à diverses spéculations, essayant de masquer ainsi sa politique inhumaine envers le peuple d’Artsakh. En particulier, les autorités azerbaïdjanaises présentent les données sur le passage des véhicules du CICR et des casques bleus russes comme preuve de l’absence de crise humanitaire et de blocus. Cependant, les faits sur le terrain réfutent le stratagème azerbaïdjanais visant à tromper la communauté internationale.
Premièrement, pendant les 43 jours réunis du blocus, moins de véhicules ont traversé le corridor de Latchine que durant 1 seul jour en période précédente. Tous ces véhicules appartiennent soit au CICR, soit aux casques bleus russes. Pas un seul véhicule appartenant aux habitants de l’Artsakh n’a traversé le couloir.
Deuxièmement, en raison du blocus, le flux de passagers à travers le corridor de Latchine dans les deux sens a été interrompu. Le véhicule des casques bleus russes, transportant des enfants d’Arménie vers l’Artsakh, a même été arrêté et les passagers soumis à la terreur et l’intimidation psychologique délibérées de la part de l’Azerbaïdjan.
Troisièmement, l’importation de biens de consommation, s’élevant à plus de 400 tonnes journalières, a été complètement arrêtée. Le blocus de l’Artsakh a non seulement entraîné une pénurie de produits de première nécessité, dont des produits pharmaceutiques vitaux, mais a également privé des milliers de personnes de leur emploi et de leurs moyens de subsistance.
Parallèlement au blocus terrestre de l’Artsakh, l’Azerbaïdjan a imposé un blocus énergétique pour aggraver encore davantage la situation humanitaire. L’Azerbaïdjan continue d’entraver délibérément l’approvisionnement en gaz naturel de l’Artsakh, ainsi que la réparation de la seule ligne électrique de haute tension Goris-Stepanakert en provenance d’Arménie, qui a été endommagée le 9 janvier, dans la zone sous contrôle azerbaïdjanais.
L’affirmation de l’Azerbaïdjan concernant son droit d’arrêter les véhicules passant par le corridor de Latchine et de procéder à des inspections de cargaison est absolument infondée. La déclaration trilatérale ne prévoit aucune restriction de transport de marchandises transportées quelles qu’en soient leur nature, leur destination ou leur utilisation. En ce qui concerne le corridor de Latchine, la seule obligation de l’Azerbaïdjan est de ne pas entraver de quelque manière que ce soit la circulation des hommes, des véhicules et des marchandises dans les deux sens.
Les tentatives de Bakou de réviser unilatéralement les dispositions de la déclaration trilatérale et de transformer le corridor de Latchine, dont le statut est internationalement reconnu, en une route contrôlée par l’Azerbaïdjan exclusivement pour le transport de fret humanitaire sont illégitimes et doivent être rejetées.
La signature apposée par le président azerbaïdjanais sur la déclaration trilatérale représente le consentement explicite de l’Azerbaïdjan au contrôle exclusif du corridor de Latchine par le contingent russe de maintien de la paix.