Le 23 avril, alors que le blocus de l’Artsakh se poursuit depuis plus de 4 mois par ses agents, l’Azerbaïdjan a illégalement mis en place un point de contrôle sur le pont traversant le fleuve Hakari dans le couloir de Latchine. Nous soulignons une fois de plus que les manœuvres de l’Azerbaïdjan visant à établir le contrôle sur le couloir de Latchine sont en contradiction directe avec le paragraphe 6 de la Déclaration trilatérale du cessez-le-feu du 9 novembre 2020. La signature par le président de l’Azerbaïdjan de la déclaration trilatérale équivaut un consentement sans réserve de l’État azerbaïdjanais de transférer le contrôle exclusif du couloir de Latchine aux forces russes de maintien de la paix.
Depuis l’établissement du cessez-le-feu en 2020, l’Azerbaïdjan a violé à plusieurs reprises presque toutes les dispositions de la déclaration trilatérale. Cependant, la déclaration officielle de la partie azerbaïdjanaise sur la mise en place d’un point de contrôle indique l’intention de Bakou de renoncer à ses obligations prises en vertu de ce document.
A cet égard, nous attendons une réponse sans équivoque et adéquate ainsi que des mesures efficaces de la part de la communauté internationale au sens large, et des signataires de la déclaration trilatérale en particulier et, en premier lieu, de la Fédération de Russie en tant que garant de la mise en œuvre de cette déclaration, pour empêcher l’installation de ce point de contrôle azerbaïdjanais, pour débloquer le corridor de Latchine, pour assurer la sécurité physique du peuple d’Artsakh et l’exécution par l’Azerbaïdjan de ses obligations contractées en vertu de la déclaration trilatérale.
Il est évident qu’en installant un poste de contrôle, l’Azerbaïdjan tente de donner un nouvel élan à sa politique de nettoyage ethnique en Artsakh dans un climat d’impunité et de permissivité totales. Non seulement les dirigeants azerbaïdjanais ne cachent pas leurs intentions génocidaires, mais les annoncent à l’avance sans aucune condamnation ni opposition de la part de la communauté internationale.
Il convient de noter que les violations en masse des droits du peuple d’Artsakh par l’Azerbaïdjan sont commises sur fond d’efforts, de déclarations et d’appels à la paix lancés par les médiateurs internationaux à l’Arménie et à l’Azerbaïdjan. De fait, celui-ci use du processus de négociations arméno-azerbaïdjanais comme d’un outil pour exclure toute mise en œuvre par les États concernés d’éventuelles sanctions visant à prévenir leur politique criminelle.
L’absence de réaction adéquate de la part des États, qui, bien que n’étant pas parties à la déclaration trilatérale, portent néanmoins la responsabilité première pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales, y compris pour la prévention de nettoyages ethniques et de crimes de génocide, ainsi que les propositions visant à discuter des exigences illégales de l’Azerbaïdjan, reviennent à cautionner la politique génocidaire de l’Azerbaïdjan. De plus, toute tentative de légitimer les revendications illégales de l’Azerbaïdjan, en les proposant comme sujets de discussion possibles, sert en fait à encourager les plans criminels de Bakou.
Dans les circonstances actuelles, il est impératif que le Conseil de sécurité de l’ONU prenne des mesures décisives pour empêcher la politique génocidaire de l’Azerbaïdjan. Par conséquent, nous exigeons que les États membres du Conseil de sécurité des Nations Unies respectent leurs obligations en vertu de la Charte des Nations Unies et du droit international et mettent fin à la politique criminelle de l’Azerbaïdjan de nettoyage ethnique à l’encontre de l’Artsakh et d’extermination de son peuple.