Depuis près de cinq mois maintenant, la République d’Artsakh est assiégée. Son encerclement est accompagné d’un blocus illégal des transports et de l’énergie, comme un des principaux instruments de la politique de nettoyage ethnique poursuivie de manière constante et systématique par l’Azerbaïdjan. Dans le cadre de cette politique, les autorités azerbaïdjanaises tentent non seulement de créer des conditions socio-économiques insupportables, mais aussi de provoquer artificiellement une catastrophe environnementale, et de saper les fondements du développement durable de l’Artsakh.
En particulier, l’Azerbaïdjan empêche toujours la réparation de la section endommagée Aghavno-Berdzor de la seule ligne électrique à haute tension reliant l’Arménie à l’Artsakh. Pour aggraver la crise énergétique, l’Azerbaïdjan a également régulièrement interrompu l’approvisionnement en gaz naturel depuis l’Arménie vers l’Artsakh. Deux mois se sont écoulés depuis la dernière coupure. En conséquence, la centrale hydroélectrique du réservoir de Sarsang est devenue le seul moyen d’atténuer la crise énergétique. Cependant, la poursuite de la politique azerbaïdjanaise de siège et de blocus énergétique a entraîné la libération d’une quantité sans précédent d’eau du réservoir, nécessaire pour produire de l’électricité à la population assiégée de l’Artsakh en période de froid hivernal.
Les autorités d’Artsakh ont attiré à plusieurs reprises l’attention de la communauté internationale sur le fait que l’obstruction délibérée et continue par l’Azerbaïdjan à l’approvisionnement en gaz naturel et en électricité de l’Arménie vers l’Artsakh aura des conséquences désastreuses, en particulier pour le réservoir de Sarsang, qui est la source d’eau douce la plus importante d’Artsakh. L’assèchement du réservoir de Sarsang aura de graves conséquences environnementales pour l’ensemble de l’écosystème de la région et privera la population de l’Artsakh et de certaines régions d’Azerbaïdjan des ressources en eau, nécessaires à l’activité normale de la vie.
En créant les conditions préalables à l’épuisement du réservoir de Sarsang et en provoquant une catastrophe environnementale, les autorités azerbaïdjanaises poursuivent plusieurs objectifs, notamment créer des conditions de vie insupportables en Artsakh et préparer le terrain aux accusations d’utilisation sans scrupule des ressources en eau comme prétexte à de nouvelles provocations militaires.
Nous soulignons à nouveau qu’en raison des actions illégales et agressives en cours de l’Azerbaïdjan, la situation humanitaire dans la République d’Artsakh et la situation militaro-politique globale dans la région se détériorent rapidement. Au vu la situation actuelle extrêmement dangereuse, nous estimons qu’il est absolument nécessaire d’assurer le strict respect des dispositions de la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020. Mais aussi, l’intervention immédiate et résolue de la communauté internationale, et, en premier lieu, du Conseil de sécurité de l’ONU pour empêcher la poursuite des violations en masse et systématiques des droits de l’homme en Artsakh et pour arrêter les plans criminels et les intentions génocidaires de l’Azerbaïdjan.