Déclaration du ministère artsakhiote des Affaires étrangères concernant le blocus imposé par l’Azerbaïdjan depuis un mois

Le blocus de la République d’Artsakh et de ses 120 000 habitants par l’Azerbaïdjan qui dure depuis un mois est l’attaque la plus importante contre le peuple artsakhiote depuis la fin de la guerre des 44 jours en 2020.

Le 12 décembre 2022, les autorités azerbaïdjanaises, en violation flagrante des dispositions de la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020, ont bloqué le corridor de Latchine, reliant l’Artsakh à l’Arménie et au monde extérieur.

En conséquence, chaque jour qui passe, la pénurie de produits de première nécessité, de médicaments, de nourriture et de carburant s’aggrave. Afin de renforcer l’effet destructeur du blocus, l’Azerbaïdjan avait également coupé l’approvisionnement en gaz de l’Artsakh, en provenance d’Arménie via le territoire occupé par l’Azerbaïdjan. Par la suite, l’approvisionnement en gaz a été rétabli, mais le 9 janvier 2023, l’approvisionnement en électricité depuis l’Arménie a été interrompu en raison d’un accident survenu sur la seule ligne électrique à haute tension Goris-Stepanakert, qui traverse également le territoire occupé par l’Azerbaïdjan. A ce jour, l’Azerbaïdjan entrave délibérément la réparation de la ligne comme preuve du caractère délibéré de ses démarches. Ainsi, les actions de l’Azerbaïdjan ont mis l’Artsakh avec ses 120 000 habitants au bord d’une catastrophe humanitaire.

Le blocus de l’Artsakh est la poursuite de l’agression militaire contre la République d’Artsakh et son peuple, déclenchée par l’Azerbaïdjan en 2020 avec l’implication directe de la Turquie et d’organisations terroristes du Moyen-Orient. N’ayant pas réussi à expulser le peuple d’Artsakh de sa patrie par des moyens militaires, deux années durant qui ont suivi l’établissement d’un cessez-le-feu, l’Azerbaïdjan a fait des tentatives constantes pour atteindre ses objectifs criminels par des méthodes moins flagrantes, mais non moins inhumaines.

La série de mesures prises par l’Azerbaïdjan et les déclarations officielles de ses hauts dirigeants, révélant les véritables intentions de Bakou, indiquent que le blocus de la République d’Artsakh est un outil de plus de la politique azerbaïdjanaise visant à l’extermination du peuple d’Artsakh. En infligeant délibérément des conditions de vie insupportables, l’Azerbaïdjan poursuit l’objectif d’ébranler l’intégrité et la communauté du peuple d’Artsakh par une tentative d’aliénation forcée de sa patrie historique et une renonciation à exercer ses droits collectifs. Il ne fait aucun doute que les actions de l’Azerbaïdjan sont la continuation de sa politique génocidaire.

Nous appelons les États agissant à la fois individuellement et dans le cadre des organisations internationales, conformément à l’engagement commun de protéger les droits de l’Homme et de prévenir les crimes de génocide, à prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir immédiatement les actes de génocide que l’Azerbaïdjan poursuit systématiquement à l’encontre du peuple d’Artsakh dans des conditions d’une absolue impunité.

La communauté internationale dispose de tous les outils nécessaires et de tous les fondements juridiques pour intervenir dans la situation en Artsakh, qui se détériore chaque jour. Dans le contexte de la catastrophe imminente, l’inaction de la communauté internationale est inacceptable, y compris parce qu’elle est considérée par les autorités azerbaïdjanaises comme un encouragement tacite à leurs actions criminelles.