Le 24 avril, les Arméniens du monde entier commémorent la mémoire des plus de 1,5 million de victimes du Génocide des Arméniens commis dans l’Empire ottoman. De 1915 à 1923, les Jeunes Turcs et le gouvernement kémaliste, en plusieurs étapes, ont perpétré des massacres de masse et la déportation des Arméniens. Le Génocide des Arméniens faisait partie de la politique panturquiste menée par les dirigeants de l’Empire ottoman, qui envisageait l’occupation de nouveaux territoires au moyen de massacres, de turquisation ou de déplacement forcé d’Arméniens chrétiens autochtones.
L’incapacité à prévenir le premier génocide du 20ème siècle et l’impunité de celui-ci ont hélas conduit par la suite à de nouveaux génocides. Aujourd’hui encore, plus d’un siècle après ce crime atroce, le peuple arménien est à nouveau confronté à la menace d’un génocide. Le régime autoritaire d’Azerbaïdjan, soutenu par la Turquie, continue de mener une politique génocidaire contre les Arméniens. Une preuve évidente en a été le soutien non dissimulé et la participation directe de la Turquie à l’agression militaire déclenchée par l’Azerbaïdjan contre l’Artsakh en septembre 2020. Au cours de cette guerre d’agression de 44 jours, une partie importante du territoire de la République d’Artsakh a été occupée, de nombreux crimes de guerre et des violations grossières du droit international humanitaire ont été commis, dont des meurtres de civils et de prisonniers de guerre, des décapitations, des profanations de corps et de nombreux autres actes inhumains.
Poursuivant ses plans de nettoyage ethnique de l’Artsakh, l’Azerbaïdjan maintient en état de siège les 120 000 habitants de l’Artsakh depuis plus de 4 mois, les plaçant devant un dilemme : être exterminés ou quitter leur patrie. Dans le même temps, afin de promouvoir sa politique génocidaire, l’Azerbaïdjan continue de violer les droits fondamentaux du peuple d’Artsakh par tous les moyens possibles sous les yeux de la communauté internationale et dans un environnement d’impunité et de permissivité totales.
Depuis le Génocide des Arménien en 1915, la communauté internationale s’est engagée et a développé un ensemble de mécanismes appropriés pour prévenir les génocides et les violations en masse des droits de l’Homme afin d’empêcher leur répétition. Aujourd’hui, il est impératif que le Conseil de sécurité de l’ONU use de ces mécanismes pour prévenir l’extermination du peuple d’Artsakh en tant que tel et pour protéger ses droits fondamentaux.
Nous inclinant une fois de plus devant la mémoire des martyrs du Génocide des Arméniens, nous réaffirmons notre engagement dans la lutte pour le rétablissement de la justice historique.