Pour faire suite aux déclarations simultanées du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères et de trois députés européens concernant leur opposition à la construction d’une nouvelle route reliant l’Artsakh à la République d’Arménie, le ministère artsakhiote des Affaires étrangères estime important de noter ce qui suit :
Premièrement, la construction de nouvelles routes et la mise en place des infrastructures de communication en République d’Artsakh, nécessaires pour assurer son développement en toute sécurité et améliorer la libre circulation de ses citoyens, relève du droit souverain et des obligations des autorités artsakhiotes. Les appels à coordonner avec l’Azerbaïdjan voisin tout projet mis en œuvre en Artsakh sont dépourvus de tout fondement juridique, comme de bon sens.
La réalisation de projets de communication reliant l’Artsakh à la République d’Arménie et au monde extérieur est particulièrement urgente dans le contexte des tentatives incessantes de Bakou d’isoler l’Artsakh en se référant sur les principes du droit international de son choix. Dans le même temps, les autorités azerbaïdjanaises ne cachent même pas qu’elles considèrent le blocus, y compris aérien, comme faisant partie intégrante de leur stratégie générale visant à l’anéantissement physique de l’Artsakh et de ses habitants.
L’un des marqueurs de la politique inhumaine de l’Azerbaïdjan est la menace des autorités azerbaïdjanaises d’abattre des avions civils artsakhiotes.
Il convient de noter que les autorités azerbaïdjanaises manifestent ouvertement une attitude méprisante à l’égard du droit international. La quintessence de cette attitude de l’Azerbaïdjan est l’expression du président azerbaïdjanais selon laquelle « le droit international ne fonctionne pas dans le monde, et les traités internationaux ne sont que des bouts de papier sans valeur aucune ».
Deuxièmement, la déclaration des trois députés européens traduit leur point de vue personnel qui contrevient aux documents précédemment adoptés par le Parlement européen, dont les résolutions condamnant expressément le blocus de l’Artsakh. Le fait que certains des auteurs de cette déclaration aient reçu de hautes distinctions de l’État d’Azerbaïdjan explique en grande partie pourquoi leur position coïncide pleinement avec celle de Bakou officiel. L’iniquité et la partialité de la déclaration des députés européens sont si manifestes qu’elles ne peuvent contenir aucun message utile ni jouer un rôle positif « pour créer des conditions propices à la paix, à la confiance et à la réconciliation », dont les parlementaires susmentionnés se soucieraient.
Plus cynique encore est la tentative des auteurs de la déclaration de masquer leur parti pris par la préoccupation pour le processus de paix qui se déroule sous les auspices de la coprésidence du Groupe de Minsk de l’OSCE. En employant des formulations motivées par des considérations politiques contredisant à la terminologie des coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE et induisant la communauté internationale en erreur sur l’essence du conflit entre l’Azerbaïdjan et le Karabagh, les trois députés européens, de fait, nuisent au processus de paix.
Nous sommes convaincus qu’un règlement juste du conflit entre l’Azerbaïdjan et le Karabagh n’est possible que s’il est basé sur une approche centrée sur la vie des hommes. Les tentatives d’isoler une nation entière, la menace de son anéantissement physique, l’obstruction à la réalisation des droits individuels et collectifs des personnes sont des vestiges d’un autre temps et ne peuvent avoir place aujourd’hui dans le monde.