Stepanakert, le 19 avril 2023
Les groupes politiques à l’Assemblée nationale artsakhiote réaffirment le principe mis en avant dans la décision prise le 14 avril 2022 par l’Assemblée nationale de la République d’Artsakh selon lequel « aucune autorité n’est habilitée à céder en matière du droit international à l’autodétermination ni en matière du statut de l’Artsakh dans le processus des négociations, sous prétexte de parvenir « à la paix ».
La décision de disposer de lui-même dans sa propre patrie historique a été adoptée par le peuple artsakhiote et mise en œuvre de facto pendant plus de trois décennies en stricte conformité avec la législation soviétique et les normes universelles du droit international et guidée exclusivement par les principes de la démocratie. Le droit du peuple d’Artsakh à l’autodétermination n’est pas négociable.
Malgré les efforts déployés par la communauté internationale pour l’établissement d’une paix durable dans la région ainsi que pour un règlement du conflit du Karabagh au moyen de prétendues négociations entre Bakou et Stepanakert, les dernières déclarations du dirigeant de l’Azerbaïdjan comportant des menaces témoignent cependant de la volonté de l’establishment politique et militaire de ce pays, de parvenir à son objectif premier qui est de désarméniser définitivement l’Artsakh au mépris des appels et décisions émis par des autorités internationales.
Nous considérons comme inadmissible le point de vue du premier ministre de la République d’Arménie exprimé en séance de l’Assemblée nationale le 18 avril dernier selon lequel l’Arménie reconnaît pleinement l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan, justifiant une telle position par l’un des points des principes de Madrid, les accords signés en octobre 2022 à Prague et à Sotchi ainsi que la déclaration d’Almaty du 21 décembre 1991, en passant sous silence le fait que la République d’Arménie ait adopté ce document avec des réserves de principe relatives à la question du statut du Haut-Karabagh.
Ainsi, les autorités arméniennes différencient-elles le problème de la sécurité du peuple d’Artsakh et celui de son droit à l’autodétermination, mettant en cause son avenir ce qui reflète la position de Bakou et ne fait qu’attiser les prétentions territoriales de l’Azerbaïdjan à l’égard de l’Artsakh et de l’Arménie.
Au nom du peule d’Artsakh nous appelons
• Les autorités de la République d’Arménie à rester fidèles à la décision du Parlement de la République d’Arménie en date du 8 juillet 1992 et attirons son attention sur le fait que la menace planant sur l’Etat d’Artsakh représente un danger funeste pour l’avenir de l’Etat d’Arménie même.
• La diaspora arménienne à rassembler tout son potentiel pour soutenir dans un effort commun le combat de notre peuple dans un contexte de blocus de près de 130 jours.
• La Fédération de Russie à déployer davantage de moyens diplomatiques, politiques et militaires dans le cadre de sa mission de maintien de la paix d’une importance vitale pour nous, indépendamment de l’évolution du contexte géopolitique international, pour prévenir de manière décisive, toute menace à la sécurité du peuple d’Artsakh.
• La communauté internationale à ne pas se limiter à des déclarations de compassion à l’égard du peuple de la République d’Artsakh, accomplie de facto, à l’occasion du blocus imposé par l’Azerbaïdjan à ses 120 mille habitants, et à prendre des mesures concrètes inscrites aux normes internationales légales.
• Les coprésidents du Groupe de Minsk de l’OSCE à faire les efforts nécessaires pour une reprise des négociations dans cet unique cadre doté d’un mandat international pour le règlement du conflit du Karabagh, et ce nonobstant vos divergences potentielles par ailleurs.