Nous saluons l’appel lancé dans les rapports du Parlement européen du 15 mars 2023 adressé aux autorités azerbaïdjanaises pour assurer la libre circulation et la sécurité le long du corridor de Latchine, comme prescrit par la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020, et pour se conformer à leurs obligations en vertu de l’ordonnance de la Cour internationale de justice en date du 22 février 2023. À cet égard, nous soutenons l’appel du Parlement européen au Conseil pour qu’il impose des sanctions ciblées contre les responsables du gouvernement azerbaïdjanais, si l’ordonnance de la Cour internationale de justice du 22 février 2023 n’est pas immédiatement mise en œuvre.
Nous considérons qu’il est important que, dans ses rapports, le Parlement européen ait clairement reconnu que le conflit du Karabagh, qui dure depuis plus de trois décennies et a provoqué des dizaines de milliers de victimes, d’immenses destructions et le déplacement forcé de milliers de personnes, reste non résolu à ce jour.
En particulier, les parlementaires européens ont exprimé leur inquiétude légitime et justifiée quant au fait que la déclaration de cessez-le-feu du 9 novembre 2020, intervenue à la suite de la guerre des 44 jours menée par l’Azerbaïdjan en 2020, n’ait pas été pleinement mise en œuvre, que des affrontements militaires meurtriers éclatent périodiquement, que le cessez-le-feu soit violé à plusieurs reprises, provoquant des centaines de victimes, quant à l’occupation de nouveaux territoires par les troupes azerbaïdjanaises, y compris de territoires de la République d’Arménie, quant au blocage, depuis le 12 décembre 2022, du trafic civil entre l’Arménie et le Haut-Karabagh le long du corridor de Latchine ce qui a un impact négatif sur les approvisionnements de l’Artsakh en denrées alimentaires et autres produits essentiels.
Dans son rapport sur les relations entre l’Union européenne et l’Azerbaïdjan, le Parlement européen a également reconnu et condamné le rôle expansionniste et déstabilisateur de la Turquie dans le Caucase du Sud, qui s’est manifesté, entre autres, par l’envoi de mercenaires syriens dans la zone du conflit pour combattre aux côtés de l’Azerbaïdjan. Le Parlement a exprimé le point de vue selon lequel afin que la Turquie joue un rôle constructif dans la région, elle devrait reconsidérer son soutien inconditionnel à l’Azerbaïdjan et prendre des mesures concrètes vers la normalisation de ses relations avec l’Arménie.
Nous partageons la position des parlementaires européens selon laquelle il n’est pas possible de parvenir à une paix stable et durable par des moyens militaires et la menace ou l’usage de la force, mais qu’un règlement politique global est indispensable, conforme au droit international, y compris les principes inscrits dans la Charte des Nations unies et dans l’Acte finale de la Conférence d’Helsinki de l’OSCE de 1975, tels le non-recours à la force, l’intégrité territoriale, l’égalité des droits et l’autodétermination des peuples, ainsi que les Principes de base du Groupe de Minsk de l’OSCE de 2009.
À cet égard, nous partageons la position des membres du Parlement européen sur le fait que pour parvenir à une paix globale, il soit nécessaire de mettre fin à toutes violences et d’éliminer les véritables causes du conflit, dont celles liées à la garantie de sécurité et de respects des droits des Arméniens d’Artsakh, à la détermination de son statut final, ainsi qu’au retour rapide et sûr de tous les réfugiés et personnes déplacées dans leurs foyers.
Nous sommes convaincus que les rapports du Parlement européen, y compris les recommandations qu’elles contiennent d’imposer des sanctions ciblées contre les responsables du gouvernement azerbaïdjanais, deviendront une contribution importante aux efforts communs visant à mettre fin au blocus, et à arrêter les plans criminels de l’Azerbaïdjan visant à perpétrer un nettoyage ethnique et un génocide en Artsakh.