En lien avec les propos tenus par l’ambassadeur des États-Unis en Arménie lors d’un entretien avec la télévision publique arménienne le 3 juillet 2023, concernant les perspectives de règlement du conflit du Karabagh, nous estimons nécessaire de déclarer ce qui suit :
Reconnaissant dûment l’important rôle de médiation de longues années que les États-Unis ont joué et continuent de jouer en tant que coprésident du groupe de Minsk de l’OSCE dans le processus de paix visant à résoudre le conflit du Karabagh, nous estimons néanmoins que le point de vue d’un médiateur ne doit pas préjuger de l’issue des négociations. Nous sommes convaincus que la résolution d’un conflit aussi complexe et long que celui entre l’Azerbaïdjan et le Haut-Karabagh ne peut être couronnée de succès que si toutes les parties et tous les médiateurs ont pleine conscience de leur responsabilité, font preuve de flexibilité, de créativité, d’esprit constructif et sont guidés aussi bien par les normes du droit international que les valeurs universelles telles que la justice, la dignité et la liberté. Nous estimons que la fidèle adhésion à ces principes, ainsi que la mise à profit de l’expérience de médiation accumulée par la coprésidence du Groupe de Minsk de l’OSCE, contribueront à parvenir à un règlement juste et global du conflit et à établir une paix durable dans la région.
Dans le contexte de poursuite par l’Azerbaïdjan d’une politique d’expansion territoriale et de nettoyage ethnique contre le peuple d’Artsakh avec une intention manifestement de commettre un génocide, d’un blocus inhumain, d’actes répétés de violence et d’agression, d’exacerbation du discours de haine et de la rhétorique belliqueuse, de telles déclarations rappellent une politique d’apaisement de l’agresseur. Comme le démontre l’histoire, apaiser l’agresseur est perçu par ce dernier comme un encouragement de sa politique destructrice ce qui conduit à une montée de la violence et des souffrances humaines.
Nous réaffirmons que la recherche d’un règlement juste, équilibré et digne du conflit entre l’Azerbaïdjan et le Karabagh ne doit pas être limitée artificiellement, mais doit être fondée sur les normes et principes du droit international, y compris le principe de l’égalité des peuples et leur droit à l’autodétermination, inscrit dans la Charte des Nations Unies. Il existe des exemples dans l’histoire récente et la pratique internationale de résolution de conflits aussi complexes et prolongés sur la base du respect de la volonté d’un peuple.