Le 12 mai 1994 est entré en vigueur l’accord trilatéral sur la cessation complète des hostilités signé par l’Artsakh, l’Azerbaïdjan et l’Arménie, sous la médiation de la Fédération de Russie.
L’accord de cessez-le-feu est le seul acquis tangible dans le processus de règlement du conflit entre l’Azerbaïdjan et le Karabagh, obtenu grâce à des négociations trilatérales, avec la participation directe et de plein droit de l’une des principales parties au conflit – la République d’Artsakh.
Le chemin menant au cessez-le-feu ne fut guère facile. Les précédentes tentatives de mettre fin à la guerre avaient échoué en raison de la position de l’Azerbaïdjan, lequel, convaincu de sa supériorité sur le plan militaire, espérait résoudre le conflit par la force. Le succès diplomatique fut possible seulement après que l’Armée de défense de l’Artsakh ait repoussé l’agression de l’Azerbaïdjan, assurant la sécurité des frontières de la République et compromettant ainsi sérieusement les perspectives de Bakou visant à résoudre le conflit par la force.
La réticence de l’Azerbaïdjan à mener des négociations directes avec la République d’Artsakh représentait un autre obstacle sur la voie vers l’accord d’un cessez-le-feu. Toutefois, après un affaiblissement significatif de son potentiel militaire, les dirigeants azerbaïdjanais ont non seulement cessé d’entraver la pleine participation de Stepanakert officiel au processus des négociations, mais ont, à de nombreuses reprises, initié des contacts directs avec les autorités de l’Artsakh, et ce, au plus haut niveau. L’élimination du principal obstacle aux négociations directes a permis de se concentrer sur les questions de fond, jetant ainsi les bases d’un succès diplomatique ultérieur, c’est-à-dire l’instauration d’un régime de cessation des hostilités.
L’importance réelle de l’accord du 12 mai 1994 ne saurait être sous-estimée : c’est bien celui-ci qui a permis de transposer le conflit armé entre l’Azerbaïdjan et le Karabagh sur un terrain politico-diplomatique et de créer les conditions permettant aux parties, avec le soutien des médiateurs, de concentrer leurs efforts sur la recherche de voies d’un règlement définitif du conflit via des négociations.
Malheureusement, cet acquis n’a pu être fructifié au cours des années suivantes, en raison du retour de l’Azerbaïdjan à sa politique antérieure de confrontation, de menaces et de refus de négocier directement avec l’Artsakh.
L’accord du 12 mai 1994 démontre que le progrès dans le processus de règlement du conflit dépend de deux conditions-clés : l’exclusion de toute illusion quant à la possibilité de résoudre le conflit par la force et la mise en place de négociations trilatérales pleine et entière, dans lesquelles chacune des parties au conflit négociera en son nom propre et sur les questions relevant de sa compétence.
La République d’Artsakh réitère son attachement au règlement exclusivement pacifique du conflit et déploie des efforts systématiques tendant à maintenir le régime de cessez-le-feu, tout en se tenant prête à empêcher résolument toute tentative de l’Azerbaïdjan de mener une nouvelle agression militaire.