Nous condamnons fermement les tentatives délibérées et systématiques de l’Azerbaïdjan d’induire la faim dans la République d’Artsakh pour atteindre ses objectifs militaires et politiques. Nous rappelons que le fait d’entraver intentionnellement la livraison de marchandises humanitaires nécessaires à la survie physique du peuple assiégé d’Artsakh, ainsi que de prendre des mesures délibérées pour causer la faim, la souffrance et la privation à la population civile, constituent une grave violation du droit international et sont qualifiés de crime de guerre.
La combinaison de ces actions criminelles de l’Azerbaïdjan, menées dans le contexte du blocus inhumain en cours depuis huit mois et des tentatives de soumettre par la force le peuple d’Artsakh à la juridiction de Bakou, créent des conditions extrêmement dangereuses pour l’escalade des crimes contre l’humanité en cours de l’Azerbaïdjan vers un crime de génocide.
Dans ce contexte, nous considérons comme irresponsable toute tentative de légitimer les actes internationalement illicites de l’Azerbaïdjan, y compris par l’approbation directe ou indirecte de propositions qui s’inscrivent dans la politique de Bakou de non-respect de ses obligations internationales concernant le corridor de Latchine et le renforcement du blocus de l’Artsakh. Tout soutien au programme criminel de l’Azerbaïdjan, qui a délibérément créé et exacerbé systématiquement la crise humanitaire en Artsakh, non seulement intensifie les souffrances de personnes innocentes, mais viole également les principes fondamentaux consacrés par le droit international, notamment la dignité et les droits humains individuels. La communauté internationale civilisée a longtemps rejeté les justifications fondées sur le prétendu droit de commettre des violations en masse des droits de l’Homme sous prétexte qu’il s’agissait d’un problème intérieur d’un État. En outre, il a tenu les auteurs de tels crimes responsables devant des tribunaux militaires et a établi des cadres juridiques pour prévenir de tels crimes à l’avenir.
Toutes les actions et propositions de l’Azerbaïdjan qui portent atteinte à la dignité du peuple d’Artsakh doivent être catégoriquement rejetées. La dignité humaine est au cœur des droits de l’Homme et sert de garantie de leur respect. Porter atteinte à la dignité du peuple d’Artsakh signifie un déni de ses droits fondamentaux et ouvre la voie à des crimes encore plus abjects de la part de l’Azerbaïdjan.
Nous exhortons vivement les principaux acteurs internationaux véritablement intéressés à établir une paix durable et juste en Artsakh et dans la région dans son ensemble à prendre des mesures individuelles et collectives décisives pour mettre fin au blocus et aux politiques criminelles menées par l’Azerbaïdjan. Nous insistons une fois de plus pour que le Conseil de sécurité des Nations Unies remplisse son rôle confié par les nations du monde pour maintenir la paix et la sécurité internationales et mette fin au blocus criminel et inhumain de l’Artsakh. Comme première étape vers la résolution de la catastrophe humanitaire en Artsakh, nous attendons du Conseil de sécurité de l’ONU qu’il exige de toute urgence la mise en œuvre complète et inconditionnelle de l’ordonnance de la CIJ rendue le 22 février 2023, qui a ensuite été réaffirmée le 6 juillet 2023, pour garantir un accès humanitaire sans entrave à l’Artsakh et autoriser l’ouverture d’un couloir aérien humanitaire.
Nous considérons qu’il est absolument inacceptable d’observer passivement et indifféremment la catastrophe humanitaire qui se déroule en Artsakh, où la situation peut se détériorer fortement à tout moment. La communauté internationale doit prendre conscience que le temps des discussions stériles est révolu et qu’il est désormais temps d’agir concrètement et de toute urgence, en donnant la priorité aux intérêts des personnes vivant sous une menace existentielle.