Il y a 29 ans, organisée et explicitement coordonnée par les autorités soviétiques centrales et de l’Azerbaïdjan, une opération de grande envergure sous le nom de code «Koltso» («Cercle») a été mise en œuvre pour expulser la population arménienne des villages frontaliers d’Artsakh. Cette opération violente a finalement transposé le conflit entre l’Azerbaïdjan et le Karabagh sur un terrain militaire, déclenchant l’agression à grande échelle de l’Azerbaïdjan contre la République d’Artsakh (République du Haut-Karabagh).
Le 30 avril 1991, le bombardement intensif des villages de Guétachèn et Martunachèn de la région de Chahoumian a lancé l’opération «Koltso», au cours de laquelle des chars, des hélicoptères de combat et de l’artillerie ont été employés pour la première fois contre des civils. Des unités spéciales des forces de l’ordre azerbaïdjanaises (OMON), avec le soutien des troupes internes du ministère des Affaires intérieures de l’URSS et de l’armée soviétique, ont pénétré les villages arméniens, officiellement pour « contrôle d’identité », mais en fait pour meurtres, vols, pillage, terreur contre la population arménienne, et, pour finir, la déportation de celle-ci.
À la suite des actions de la police militaire, des dizaines de villages arméniens du nord de l’Artsakh, ainsi que les régions de Chahoumian, de Hadrout et Chouchi ont été détruits, environ 10 000 personnes expulsées, plus de 100 personnes tuées et des centaines de personnes prises en otage. Le sort de beaucoup d’entre elles reste inconnu à ce jour.
Les autorités azerbaïdjanaises ont considéré l’opération «Koltso» comme le début du nettoyage complet du territoire de l’Artsakh de la population arménienne, une manifestation de plus de la politique de nettoyage ethnique menée par l’Azerbaïdjan en 1988-1991 à Sumgaït, Bakou et dans d’autres villes de l’Azerbaïdjan soviétique, ainsi que dans les villages du Nord de l’Artsakh.
Les pogroms anti-arméniens réalisés par les autorités azerbaïdjanaises en réponse à la demande du peuple artsakhiote d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’agression militaire qui a suivi contre la République d’Artsakh en 1991, reprise en avril 2016, ont démontré que seuls l’établissement et le renforcement d’un État indépendant peuvent garantir le droit du peuple artsakhiote à vivre librement et en toute sécurité dans sa patrie. La compréhension par la communauté internationale de cette réalité et la reconnaissance internationale de la République d’Artsakh deviendront un moyen de dissuasion supplémentaire contre la volonté de l’Azerbaïdjan de déclencher une nouvelle guerre et assureront la paix et la sécurité dans toute la région du Caucase du Sud.