À la chute du Mur, les nouvelles républiques ont hérité de conflits territoriaux couvant parfois depuis soixante-dix ans, comme en Artsakh, l’ancien Haut-Karabagh. – Un dossier à retrouver sur Politis
Trente ans après la chute du Mur, qui en a précipité l’effondrement, l’ex-URSS n’est toujours pas libérée de ses vieux démons. Le système stalinien avait pris soin, pour maîtriser une mosaïque de peuples, de les scinder par les frontières d’une multitude d’entités imbriquées. À l’indépendance, elles ont hérité de conflits territoriaux couvant parfois depuis soixante-dix ans, comme en Artsakh (ancien Haut-Karabagh) peuplé d’Arméniens, qui réclame sa reconnaissance depuis trente ans, enjeu d’un conflit non résolu entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. En partie parce que Moscou, toujours influent dans les pays de l’ancien empire, voit l’intérêt d’y maintenir des statu quo fragiles pour en contrôler la politique étrangère : c’est une doctrine « Poutine », qui vise à reconstituer une puissance soviétique dont le dirigeant cultive la nostalgie. Elle est à l’œuvre en Ukraine : l’annexion de la Crimée et l’occupation du Donbass par des séparatistes a été orchestrée par Moscou dès que Kiev s’est trop rapproché de l’Occident. Même motif, même punition en Géorgie, empoisonnée par les conflits d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie, ou encore en Moldavie, qui a perdu le contrôle de la Transnistrie : autant de séparatismes opportunément attisés par Moscou et solidement soutenus par l’armée russe.